Des cymbales viennent prendre la place des disques sur des platines vinyles ; il s’agit de prendre au sérieux cette idée que tout objet contient un son auquel il suffirait de donner voix, comme avec le disque vinyl, où de légères variations inscrites dans la matière forment une phrase sonore à faire lire par un appareil.
Ici des cymbales achetées d’occasion, sur lesquelles des batteurs du Maine-et-Loire ont fait leurs gammes. En somme des sons qui n’appartiennent plus au jeu du musicien, mais à la matière brute du bois et du métal.
Comme une complainte sans fin, en-deça des rythmes, amplifiée par des baguettes de batteur brisées, le son de la cymbale, dont l’usage classique est ponctuation, signal de départ, est cette fois étendu à d’infinies réflexions. 33 tours par minute où chaque cycle est chaque fois renouvelé parce que la « tête de lecture » (la baguette) vient s’abimer contre et attaquer le support supposé d’enregistrement (la cymbale) et modifier la sonorité du prochain tour. Au lieu du passé de l’enregistrement se donne à entendre le caractère éphémère du présent et du medium.
Cymbals took the place of discs on turntables, this is to consider seriously the idea that every object contains a sound to be given voice, as with the vinyl record, where slight variations engraved in the material form a sound to be read by a device.
Here cheap second-hand cymbals, on which drummers of Maine-et-Loire marked their practice. Here sounds that no longer belong to the musical performance, but the raw material of wood and metal.
As an endless lament, below rhythm, amplified by broken drummer sticks, the sound of the cymbal, commonly used as punctuation, hi-hat, starting signal, is now expanded to infinite reflections. 33 revolutions per minute, each of them always novel because the “reading head” (the stick) bears against and damages the pseudo-recording (cymbal) and engraves changes in the tone of the next cycle. Instead of a recorded past, the transience of present and the medium is now to listen.