Dès le départ, s’il y a une histoire à raconter, je sais que ce sera la mienne. Et je ne le veux pas. Donc j’emprunte celle des autres. Il y a beaucoup d’autobiographies un peu partout, et particulièrement sur un Internet. Je vais donc sur Google Images et j’entre “ma vie” comme mot clé. Non pas “la vie des autres” mais avec la vie conjuguée avec le “je”. J’ai téléchargé de nombreuses images. Puis je les ai triées par couleur, cherchant au centre de l’image celle qui m’intéressait pour en sortir douze intervalles réguliers au sein du spectre lumineux, tels les douze demi-tons d’une octave. Beaucoup d’anecdotes éparses, mais aussi des images avec leur propres couleurs. Puis j’ai réalisé un programme présentant cette série comme les diaporamas “faits-maison”, jouant simultanément l’enregistrement de ma voix qui commente chaque image. Les diaporamas sont des programmes dans le sens où ils sont déjà une série linéaire d’opérations écrites à l’avance. Le commentaire ici fait lien, mais un lien artificiel, du coq à l’âne ou plutôt d’une couleur à l’autre. La réelle narration ici c’est le programme qui s’emballe, car si les photographies se succèdent en boucle, c’est à chaque fois un peu plus vite, et en zoomant de plus en plus sur le centre de l’image. Cette accélération fait disparaître progressivement les anecdotes jusqu’à laisser apparaître les pixels, l’unité minimum, monochrome. L’idée initiale était d’accélérer jusqu’à ce qu’il n’y a plus de distinction entre les couleurs, jusqu’au silence blanc. Mais le programme “plante” avant l’idéal !
At first, if there’s a story to tell, I know it’s mine I will tell. And I don’t want to. So I will steal others’ ones. There are lots of self stories, everywhere, and easy to listen, see or read on Internet. So I go on Google Images and type « My life ». Not « other’s life » because life is always told with the « I » point of view. I downloaded many pictures. Then I sorted them out by color, with twelve intervals in the light spectra, as the twelve semi-tones in an octav. Many stories, but also pictures with their own colors. After the arbitrary choice of color, I put my own words onto these photographs, as my own subjectivity. Then I made a program displaying theses picture like home-made diaporamas, but with my recorded voice as a comment on each. But I made the diaporama loop accelerate and zoom until anecdotes would disappear and pixel appear, until only the monochromic color and its name remain, and then only light and sound. The idea was to accelerate until there will be no distinction between colors, until the silent white. But the program crashed before ideal is reached !
réalisé avec / made with : puredata+GEM